Ryma Rezaiguia

Quel lien l’artiste Ryma Rezaiguia opère-t’elle entre « La cité du bonheur », « Point du jour », « Victor Hugo », « la cité de la promesse tenue », « Le vieux port », « Buffalo » et « Climat de France » ? Ces titres, associés au mot résidence qui les précède habituellement, sont données aux architectures d’habitation collective conçues par Fernand Pouillon entre 1947 et 1963 et utilisant la même pierre taillée issue des carrière de Fontvieille. Ces grands ensembles construits se répartissent entre l’Algérie et la France faisant même se chevaucher leur édification. L’artiste, à la formation initiale d’architecte, poursuit son travail d’investigation sur l’histoire coloniale et son influence profonde dans l’urbanisme, l’organisation de la cité, et la vie quotidienne, par le développement d’une pensée architecturale parfois autoritaire. Précédemment, lors d’une résidence effectuée au sein des Ateliers Sauvages à Alger, Ryma a orienté sa recherche sur un grand ensemble de l’architecte situé à Alger divisé en deux citées : « La cité du bonheur »1953-54 et « La Cité de la Promesse tenue »1953-55, elle s’est attachée par l’analyse fine des plans, des structures et des matériaux tout comme de prélèvements photographiques actuels, à faire apparaitre le concept énoncé par Pouillon de « confort normal » et de « simple confort », le premier étant dédié à la population française et avec vue sur le baie d’Alger, et le deuxième, en contrebas, destiné aux populations algéroises. Le travail de l’artiste n’est pas un plaidoyer, mais il pointe par un processus d’abstraction méthodique à faire émerger les ambiguïtés d’une histoire relue par le prisme de l’ici et du maintenant.

 

 

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