Depuis 2015, la Friche la Belle de Mai et l’Institut français du Maroc développent le programme Résidences Méditerranée. Rejoint en 2017 par l’Institut français d’Algérie, en 2018 par l’Ambassade de France en Iran et en 2020 par l’Institut français d’Égypte, ce programme a pour objectif d’accueillir à Marseille des artistes émergents et transdisciplinaires d’Algérie, du Maroc, d’Égypte et d’Iran, et de favoriser leur mobilité dans l’espace méditerranéen. Cette résidence à la Friche la Belle de Mai leur garantit un cadre de recherche et de création sur mesure leur permettant de développer leurs projets en cours et de découvrir les scènes du territoire. Fræme s’engage à accompagner les artistes plasticiens de ce programme afin de créer de nouvelles synergies et de favoriser la visibilité de leurs pratiques artistiques.
De 2019 à 2021, le Fonds de Dotation Compagnie Fruitière s’est associé au programme avec un projet intégrant les territoires d’Afrique subsaharienne à cette dynamique. Les artistes camerounais émergents Justine Gaga et Abdias Ngateu ont ainsi été accueillis à la Friche pour des résidences accompagnées par Fræme.
Yasmine Hadni — Maroc
Résidence de avril à juillet 2025
Avec l’Institut français du Maroc
Yasmine Hadni est née en 1992 à Rabat, Maroc. Actuellement basée à Casablanca, elle s’est formée à l’art entre deux continents, obtenant d’abord un Diplôme National d’Art à la Villa Arson de Nice, avant de poursuivre ses études au sein de la School of the Art Institute of Chicago, où elle a décroché un Master in Fine Art. Bien que la peinture constitue le cœur de sa pratique, Yasmine Hadni intègre une pluralité de médias, notamment la vidéo, le dessin, le son et l’estampe, dans une démarche transdisciplinaire. En 2017, son exposition personnelle Back to the Roots à la Galerie Banque Populaire de Rabat met en lumière son intérêt pour les archives photographiques familiales comme point de départ narratif et esthétique. Son travail, présenté dans des espaces comme l’Artorium et lors de la foire d’art contemporain africain 1-54, interroge les dynamiques émotionnelles et sociales au sein des familles bourgeoises marocaines. En 2024, elle est deuxième lauréate du Prix Mustaqbal de la Fondation TGCC, une distinction majeure dans le paysage artistique marocain. Cette reconnaissance l’amène à rejoindre la galerie African Arty la même année, confirmant sa place parmi les voix émergentes les plus prometteuses.
© Abderrahim Annag
Yasmine Mechbal — Maroc
Résidence de recherche curatoriale de mai à juillet 2025
Avec l’Institut français du Maroc
Yasmine Mechbal est une agent d’artiste & consultante en communication culturelle, à la suite de ses nombreuses expériences professionnelles, elle travaille aujourd’hui au Club Independant Art Room et souhaite s’intégrer sur la scène artistique marseillaise. Elle souhaite explorer le sujet de la Transmission Féminine : Entre Culte du Mariage dans les cultures Méditerranéennes et Émancipation par la Création Contemporaine. En venant à Marseille, elle souhaite s’intéresser à l’impact de ce culte chez des familles ayant traversées l’autre bout de la rive.
© Zahra Sebti
Anas Guermouj — Maroc
Résidence de août à novembre 2024
Avec l’Institut français du Maroc
Diplômé de l’Institut des Beaux-Arts de Tétouan, Anas Guermouj envisage son travail artistique comme un message adressé et lisible pour et par toustes. Prenant le contre-pied de l’académisme, il s’inspire du quotidien populaire marocain, et rend visible des expressions plastiques inhérentes à nos vies ordinaires. Comme par exemple dans son travail sur l’iconographie des routes et des véhicules dans lequel détournement et extrapolation de signes et de symboles familiers se déclinent sur différents médium et à travers différentes techniques…
L’art et la conduite, collage et impression sur bâche, 2m x 1,20m, 2021
Youssra Raouchi — Maroc
Résidence de août à novembre 2024
Avec l’Institut français du Maroc
Dans sa peinture, Youssra Raouchi adopte une démarche très intuitive et refuse de se poser des limites. Son travail étant gestuel, elle favorise les grands formats et préfère se laisser porter par un enchaînement aléatoire des figures qu’elle compose, des plans qu’elle juxtapose et des multiples niveaux picturaux qu’elle crée. Ce qui lui permet de proposer des œuvres qui semblent infinies tel un rhizome, un concept deleuzo-guattarien selon lequel la structure se propage de manière chaotique et connectée, où chaque élément peut en influencer un autre sans hiérarchie.Chez Raouchi, les éléments se mélangent harmonieusement et continuellement sans suivre d’ordre prédéfini. Les traits de pastel irréguliers se heurtent aux couches de peintures superposées, l’expressionnisme s’entremêle à l’abstraction et la nature entre en dialogue avec l’urbain. (Extrait du texte d’Insaf Benali pour Diptyk)
White Wall, Black Hole, 2023, 138.4 cm x 178 cm, acrylic et pastels à l’huile
Fatine Arafati — Maroc
Résidence du 13 mai au 14 août 2024
Avec l’Institut français du Maroc
Lors de ses 6 années d’étude aux Beaux-arts de Barcelone Fatine Arafati développe une pratique de la sculpture et une obsession pour les sculptures figuratives, leurs héritages et déclinaisons. À son retour au Maroc, à Casablanca, sa pratique artistique a évolué vers une pratique plus collaborative et significativement moins conceptuel. Récemment, elle s’intéresse plus particulièrement à l’archéologie, aux objets d’affection et aux représentations du divertissement.
Pendant sa résidence, Fatine Arafati développe le projet “Salive, Soif et Terre” qui prend son origine dans l’observation suivante : lorsqu’on plonge de l’argile sèche dans de l’eau, elle produit une sorte de mélodie effervescente. Ce son léger, à peine perceptible, témoigne du désir immédiat de la terre d’absorber l’eau, c’est le son de la soif. Ce constat l’amène à réfléchir aux interactions entre les matériaux en lien avec les notions de soif et de frustration en tant que sujets centraux de l’exploration artistique. Via des expérimentations sculpturales autour de la salive ravalée en situation de peur ou de stress, donnant la sensation de soif, elle cherche à questionner les non-dits.
Espumosa, savon en glycérine et huiles essentielles d’orchidées, 2023
Loutfi Souidi — Maroc
Résidence du 13 mai au 14 août 2024
Avec l’Institut français du Maroc
Diplômé de l’Institut National des Beaux-Arts de Tétouan en 2018, il s’installe à Marrakech en 2020. À travers différents médiums — dessin, peinture, collage, sculpture — son travail interroge les relations qu’entretient l’humain avec la Nature ou la société. Mixant et juxtaposant plusieurs matériaux, ses pièces donnent vie à un monde rétro-futuriste, souvent toxique ou apocalyptique.
Loutfi Soudi profite de cette résidence pour poursuivre un projet de film entamé en 2021, et pour s’engager dans des expérimentations plastiques découlant d’observations du paysage urbain marseillais pour concevoir de nouvelles installations.
LASTO ADRI / I don‘t know, Installation murale, Bois et livres, 126 x 220 x 20 cm, 2018
Othmane El Farsi — Maroc
Résidence de recherche curatoriale
du 13 mai au 15 juillet 2024
Avec l’Institut français du Maroc
Après avoir travaillé pour le Musée Yves Saint Laurent, la Fondation Montresso, 1-54 Contemporary African Art Fair à Marrakech, Othmane El Farsi est aujourd’hui chargée de l’espace d’art de la Fondation TGCC à Casablanca. La Friche l’accueille pour une résidence de recherche curatoriale autour des liens entre la création visuelle et la création sonore parmi les artistes du bassin méditerranéen.
Othmane El Farsi présentera les prémices de From the two shores, I only have eyes for you : correspondances et liens sonores.
Le projet de résidence s’articule autour de la nostalgie dans le bassin méditerranéen, à travers la photographie, l’installation et le jeu d’écriture.
© Badr El Hammami