Rouvrir le monde
Dans le cadre de “Rouvrir le monde”, la Direction régionale des affaires culturelles de Provence-Alpes-Côte d’Azur décline l’été culturel sous forme de résidences d’artistes de création et de transmission afin de relier Culture et Loisirs pour tous·tes, et de proposer aux habitant·es des démarches participatives artistiques et culturelles menées par des artistes sur leur territoire. Fræme accompagne les participant·es du programme et les artistes dans la mise en œuvre de leur projet.
Résidence de Cassandra Naigre et Yoan Sorin
du 8 au 26 juillet 2024
Ateliers de l’École des Beaux-Arts de Marseille / Parc National des Calanques
1. Endroit d’un désert qui présente de la végétation, un point d’eau.
2. (au figuré) Lieu ou moment reposant, agréable (dans un milieu hostile, une situation pénible).
Nos Oasis est un espace accordé à la décélération de nos quotidiens, comme une occasion de se p(au)oser hors de l’agitation et du stress omniprésent. Nos Oasis vise à explorer la relation entre l’art, la nature et le repos en mettant en avant l’importance de se ressourcer au sein d’un environnement relaxant. A travers ce projet, nous invitons les participant.es a concevoir, en s’appuyant et en s’inspirant des formes et des matériaux naturels que nous offre le territoire, une zone et un moment qui soient des expériences personnelles, sensorielles et méditatives.
références, des points de départ, des sources. […] De tels lieux n’existent pas […]»
Georges Perec, Espèces d’Espaces, 1974
Résidence de Thilda Craquelin et Pierre Unal-Brunet
du 2 au 23 juillet 2023
Ateliers de l’École des Beaux-Arts de Marseille / Parc National des Calanques
Restitution Jeudi 31 août de 17h à 22h,
vendredi 1er septembre et samedi 2 septembre de 14h à 19h
Conservatoire Pierre Barbizet
2 place Carli 13001 Marseille
Il y a dans les démarches de Pierre Unal-Brunet et de Thilda Craquelin un même intérêt pour le processus de glanage : qu’il s’agisse pour le premier de récolte de matière « volatiles », comme il la qualifie, en récupérant des informations scientifiques, des récits, des sensations provoquées par un territoire donné ; ou qu’il soit question de récupération de matériaux de rebut pour la seconde, envisagés non pas uniquement comme des déchets polluants mais aussi dans toute l’épaisseur de leur histoire de fabrication, de l’extraction du pétrole à la chaine de transformation impliquant un grand nombre d’êtres humains.
Les publics, qui bénéficieront des ateliers de pratique proposés par les deux artistes, pourront tour à tour aborder les particularités de ce territoire au travers des « narrations semi-abstraites » qu’ils construiront avec Pierre Unal-Brunet et de la fiction initiée par Thilda Craquelin d’une archéologue du futur qui s’empare des déchets actuels qui formeront les antiquités de demain.
La proposition SPiced hAM des artistes Thilda Craquelin et Pierre Unal-Brunet mêlera résidence collaborative et production participative avec différents groupes de centres sociaux, aérés et d’associations. Pour cela iels sont accompagné·es par l’INSEAMM, le Parc National des Calanques ainsi que par FRÆME.
En partenariat avec l’association APIS, l’association Because U Art, le centre social les Hauts de Mazargues La Soude, l’école Peyssonnel, l’ACM la Cayolle, l’ACM Luminy.
SPiced hAM est un projet imaginé par les artistes Thilda Craquelin et Pierre Unal-Brunet dans le cadre du dispositif « Rouvrir le monde ». Cette proposition, mêlant résidence collaborative et production participative, s’est déployée entre les ateliers de l’École Supérieur d’Art & Design Marseille-Méditerranée et le Parc National des Calanques, du 02 au 23 juillet 2023.
Les deux artistes portent un même intérêt au processus de glanage. Accompagné·es par des enfants et adolescent·es de Marseille, iels se sont porté·es volontaires pour réceptionner, stocker et réagencer des SPAM qui se répandent dans le Parc National des Calanques.
SPAM désigne un type de courrier électronique parasite non désiré, frauduleux, reçu quotidiennement en masse et très souvent automatiquement redirigé vers une zone de dépôt rarement visitée.
À l’origine, le terme SPAM est une marque culinaire créée et déposée en 1937 par l’entreprise américaine Hormel Foods. Ce mot est une contraction de SPiced hAM (jambon épicé) qui renvoie à ces fameuses boites de conserves bon marché qui contiennent du jambon d’épaule bouillie puis reconstitué et des épices. Sur certaines de ces boites, nous pouvions lire « This is a special economy label for period of emergency ».
L’association de l’appellation SPAM à un élément indésirable émerge suite à un sketch des Monty Python dans les années 1970. Dans cette scènette parodique télédiffusée, la marque SPAM rentre dans la composition de chaque plat du menu d’un petit restaurant. Ce terme est répété inlassablement tout au long du sketch en parasitant de façon erratique les conversations entre la serveuse et les client·es. « Spam, Spam, Spam, Spam, lovely Spam, wonderful Spam ».
C’est ainsi que le terme SPAM a lentement dérivé pour enfin faire son entrée dans le language électronique au début des années 90, par le biais des premières générations internet qui pour beaucoup, vouaient un culte aux Monty Python.
Les usager.ères du littoral ont transmis les récoltes emmagasinées pendant leurs excursions, qu’il s’agisse de SPAM physiques ou immatériels.
-Les SPAM physiques comme les rebuts, les déchets ou les décombres ont été accueillis, soignés et entreposés dans la grotte de l’école des Beaux-Arts de Luminy.
-Les SPAM immatériels comme les photos, les dessins, les poèmes, les rumeurs, les traces ont été récoltés lors des balades matinales dans le Parc national des Calanques.
Ce stock d’indésirables désirés, cette réserve d’éléments et de fragments a été lentement métamorphosés par les artistes et le public, élaborant ainsi ensemble une syntaxe plastique et picturale hallucinée. Ce système se divise en deux types d’ouvrage, un assemblage architectural et un collage pictural qui se répondent.
Nous pouvons observer ici ensemble la circulation et la transformation de nos épaves.
Thilda Craquelin est née en 1995, vit et travaille à Marseille. Après avoir étudié le design de textile à la Martinière Diderot à Lyon, elle poursuit ses études à l’ESADMM (Marseille) dont elle est diplômée depuis juin 2022. Elle a notamment participé au programme de résidence Dienst à la galerie Ladøns à Hambourg et a exposé à la galerie Art-cade dans le cadre de l’exposition la Relève V organisée par le festival Parallèle. Elle a bénéficié d’une mise à disposition d’atelier aux Ateliers Jeanne Barret d’avril à juin 2023 et poursuit un travail de recherche et création en duo avec Zoé Ledoux initié en décembre 2022 lors d’une résidence de recherche à The Arctic Hideaway dans le cercle polaire Norvégien.
Pierre Unal-Brunet est né en 1993, il vit et travaille à Sète. Après avoir été diplômé de l’ESAD Saint-Etienne en 2019, il bénéficie de sa première exposition personnelle avec l’institut d’art contemporain de Villeurbanne puis participe à la 65ème édition du Salon de Montrouge. Successivement, il présente son travail lors de nombreuse expositions collectives, notamment la biennale « Sol! » Au MO.CO (Montpellier). Son projet « Maldormir » remporte le prix coup de coeur de l’association Mécènes du Sud Montpellier-Sète en 2021. Pierre Unal-Brunet collabore ensuite avec la galerie Nicoletti (Londres) lors d’une exposition personnelle à Art-O-Rama (Marseille) juste avant de déployer son travail lors de la 16ème biennale de Lyon en 2022. En 2023, Il participe à l’exposition collective « L’homme qui a perdu son squelette » à la galerie Derouillon (Paris), puis intégrera à l’automne la résidence de recherche au centre d’art Les Capucins, à Embrun.