2 février — 28 juillet 2024

Friche la Belle de Mai, 3ème étage
Commissariat Arden Sherman

→ Dossier de presse

February 2 — July 28, 2024

Friche la Belle de Mai, 3rd Floor
Curation Arden Sherman

→ Press kit

Raphaël Barontini, Sylvia Berté, Julie Bessard, Hervé Beuze, Jean-François Boclé, Ernest Breleur, Alex Burke, Vladimir Cybil Charlier, Gaëlle Choisne, Ronald Cyrille, Jean-Ulrick Désert, Kenny Dunkan, Edouard Duval-Carrié, Adler Guerrier, Jean-Marc Hunt, Nathalie Leroy Fiévée, Audry Liseron-Monfils, Louisa Marajo, Ricardo Ozier-Lafontaine, Jérémie Paul, Marielle Plaisir, Michelle Lisa Polissaint et Najja Moon, Tabita Rezaire, Françoise Sémiramoth, Yoan Sorin, Jude Papaloko Thegenus, Kira Tippenhauer.

Une proposition dans le cadre du programme Un champ d’îles, temps fort dédié aux artistes des territoires ultramarins.

A proposion as part of Un champ d’îles, a program dedicated to artists from the overseas territories.

En 1964, effectuant un voyage d’État en Martinique, Guadeloupe et Guyane française, Charles de Gaulle survole en avion la mer des Caraïbes, et décrit les îles comme autant de « grains de poussière sur la mer ». Si cette citation du président de la République d’alors évoque l’effet mystérieux et presque surnaturel que peut susciter une vue aérienne de l’archipel des Caraïbes, elle est aussi révélatrice de la perspective surplombante depuis laquelle est perçue la région – une perspective dont les racines plongent dans l’histoire de la France comme puissance coloniale dans les Antilles.

Les Caraïbes françaises se composent de deux îles – la Guadeloupe et la Martinique – et de la Guyane française, qui se situe à l’extrémité nord-est de l’Amérique du Sud. Ces départements français d’outre-mer sont officiellement administrés par la métropole européenne et lui sont économiquement et socialement liés. Dans la partie nord des Caraïbes, connue sous le nom de Grandes Antilles, la nation d’Haïti partage l’île d’Hispaniola avec la République dominicaine. En 1804, après plus de dix ans d’affrontements provoqués par la rébellion des esclaves, Haïti arrache enfin son indépendance à la France et révolutionne à jamais l’histoire de la souveraineté française dans les Caraïbes.

Dans l’exposition Des grains de poussière sur la mer, si l’histoire est indéniablement présente, les artistes ne réalisent pas des œuvres d’art d’apparence « caribéenne » ou qui démontrent de manière didactique les conditions de leur contexte ou du traumatisme colonial. Les Caraïbes françaises et Haïti ne sauraient ainsi se laisser définir ni par leur beauté exotique, ni par leur histoire traumatique. Les artistes jouent au contraire sur tous les tableaux, en exprimant leurs relations personnelles avec le patrimoine, en naviguant dans un monde de l’art contemporain mondialisé et en regardant par-delà leurs origines culturelles pour trouver idées et inspirations.

L’exposition met en scène plusieurs approches matérielles et conceptuelles qui témoignent des pratiques des vingt-huit artistes de cette région du monde tout en posant la question de savoir qui est au « centre » et qui est à la « périphérie ». Les œuvres, placées à proximité et en conversation directe les unes avec les autres, forment un réseau d’idées autour du patrimoine, de l’histoire, de l’identité, du corps social et de la politique.

Arden Sherman

1 –  L’histoire est rapportée par Betsy Wing dans son « Introduction», in Édouard Glissant, Poetics of Relation, Ann Arbor: University of Michigan Press, 2010, p. 13

In 1964, French President Charles de Gaulle visited Martinique, Guadeloupe, and French Guiana on an official state visit. Flying in an airplane over the Caribbean Sea, de Gaulle described the islands as “dust specks on the sea”1. De Gaulle’s famous quote evokes the almost otherworldly mystery of an aerial view of the Caribbean archipelago, while at the same time revealing a deep-seated hierarchical perspective of the region stemming from France’s history as a powerful colonizing force in the Caribbean. 

The French Caribbean is made up of two islands – Guadeloupe and Martinique – as well as French Guiana, which sits on the northeastern edge of South America. These Overseas Departments of France are officially governed by, and are economically and socially connected to, the European metropole. In the northern part of the Caribbean, known as the Greater Antilles, the nation of Haiti shares the island of Hispaniola with the Dominican Republic. In 1804, after over a decade of combat led by rebelling slaves, Haiti gained independence from France and forever changed the history of French sovereignty in the Caribbean. 

In the exhibition Dust Specks on the Sea, while history is undeniably present, the artists are not bound to create artwork that looks “Caribbean” or that didactically demonstrates the conditions of their landscape or colonial trauma. The French Caribbean and Haiti cannot be defined solely by their “exotic” beauty nor by their historical trauma. The exhibition is a platform where artists play all fields: expressing their personal relationships to heritage, navigating art-making inside the globalized contemporary art market, and looking beyond their cultural background for inspiration and ideas. 

The exhibition presents various approaches to subject matter, sculptural materials, and processes that speak to contemporary art making by twenty-eight artists of this region, evincing their participation in an expanding, globalized artworld and putting pressure on notions of who is at its “center” and who is on its “periphery”. The medium-specific, sculpture-based exhibition presents artwork in a distinctive, integrated way, evoking a network of ideas around heritage, history, identity, community, and politics. 

Arden Sherman 

1 – The story is recounted by Betsy Wing in herTranslator’s Introduction” in Edouard Glissant, Poetics of Relation (Ann Arbor: University of Michigan Press, 2010), p. 13 

Yoan Sorin, Pièces détachées, 2024 – Courtesy de l’artiste

Yoan Sorin, Pièces détachées, 2024 – Courtesy de l’artiste

Julie Bessard, Ailes, 2008 & Sans titre, 2022 – Courtesy de l’artiste

Ernest Breleur, Sans titre, série Féminin, 2014 & Jean-François Boclé, Consommons racial !, 2005-2017 – Courtesy Centre national des arts plastiques, France, N° inv : FNAC 2015-0648, FNAC 2015-0649, FNAC 2015-0650

Adler Guerrier, Sans titre (Unité nodale – une tribune pour faire campagne en faveur d’une réorganisation), 2018 & Sans titre (Partager dans un marché – stade économique à accès facilité), 2015 – Courtesy des artistes / Ernest Breleur, Sans titre, série Féminin, 2014 – Courtesy Centre national des arts plastiques, France, N° inv : FNAC 2015-0648, FNAC 2015-0649, FNAC 2015-0650

Jérémie Paul, Les Tiags de mon Oncle, 2017 & Écume de ma mère, 2016 – Courtesy de l’artiste / Gaëlle Choisne, Sculptures: War of Images – Distortion and Temporal Ellipses, Foot, Fingers et Head, 2017 – Courtesy Centre national des arts plastiques, France, N° inv. : FNAC 2020-0643, FNAC 2020-0642, FNAC 2020-0644 / Tabita Rezaire, Peaceful Warrior, 2015 – Courtesy de l’artiste

Jérémie Paul, Les Tiags de mon Oncle, 2017 & Écume de ma mère, 2016 – Courtesy de l’artiste

Jean-François Boclé – Sans titre, série Caribbean Hurricane, 2010 – Courtesy de l’artiste

Jean-François Boclé, Sans titre, série Caribbean Hurricane, 2010 & Kira Tippenhauer, série Dambala (sélection), 2020 – Courtesy des artistes

Kira Tippenhauer, série Dambala (sélection), 2020 – Courtesy de l’artiste

Marielle Plaisir, Oh! What a Mirage!, 2018 & Kira Tippenhauer, série Dambala (sélection), 2020, Courtesy des artistes

Jude Papaloko Thegenus, Ezili Dantò, 2004 – Courtesy de l’artiste

Gaëlle Choisne, Les amulettes et les trophées – l’huître, 2018 – Courtesy de l’artiste et la Galerie Until then, Paris

Vladimir Cybil Charlier – Sans titre (Guédé Mani), 2018 & Alex Burke, La Bibliothèque 2, 2010 – Courtesy des artistes

Kenny Dunkan, COSMOS, 2021 – Courtesy Centre national des arts plastiques, France, N° inv : PH sept 21-07

Kenny Dunkan, EXOROTIC, 2018 – Courtesy de l’artiste

Audry Liseron-Monfils, Driftwood That Is Equal to the Same Driftwood, 2018 – Courtesy de l’artiste

Louisa Marajo, BoMb – de cendres s’élevant dans l’art d’aimer la Vie – cette fleur, ce cocotier chaotique, 2022 – Courtesy de l’artiste

Gaëlle Choisne, Sculptures: War of Images – Distortion and Temporal Ellipses, Foot, Fingers et Head 2017 – Courtesy Centre national des arts plastiques, France, N° inv. : FNAC 2020-0643, FNAC 2020-0642, FNAC 2020-0644

Ricardo Ozier-Lafontaine, Martinique, l’île aux fleurs, 2018 – Courtesy de l’artiste & Gaëlle Choisne, Sculptures: War of Images – Distortion and Temporal Ellipses, Fingers, 2017 – Courtesy Centre national des arts plastiques, France, N° inv. : FNAC 2020-0643

Sylvia Berté, Sans titre, 2019 – Courtesy de l’artiste

Édouard Duval-Carrié, Ogu Feraille, 2015 – Courtesy de l’artiste / Gaëlle Choisne, Sculptures: War of Images – Distortion and Temporal Ellipses, Fingers, 2017 – Courtesy Centre national des arts plastiques, France, N° inv. : FNAC 2020-0643 / Ronald Cyrille AKA B-Bird, Key Escape, 2018 – Courtesy de l’artiste

Ronald Cyrille AKA B-Bird, Key Escape, 2018 – Courtesy de l’artiste


Hervé Beuze, Manufacture Coloniale, 2004 – Courtesy de l’artiste

Tabita Rezaire, Peaceful Warrior, 2015 – Courtesy de l’artiste 

Nathalie Leroy Fiévée, EX VOTO : ISI-A NWÈ BLAN BLUES, 2018 & Édouard Duval-Carrié, Ogu Feraille, 2015 – Courtesy des artistes

Michelle Lisa Polissaint et Najja Moon,Who’s The Fool? How To Patch A Leaky Roof, (Kay Koule Twonpe Soley, Men Li Pa Twonpe Lapli), 2018 – Courtesy des artistes

Jean-Ulrick Désert, Nature morte aux fleurs (Le spectacle de la tragédie), 2018 – Courtesy de l’artiste

Photos : JC Lett

Des grains de poussière sur la mer – Sculpture contemporaine des Caraïbes françaises et d’Haïti a été conçue par Arden Sherman (assistée de Katie Hood Morgan et Marie Vickles) pour la Hunter East Harlem Gallery du Hunter College – New York City en 2018. Après avoir circulé aux États-Unis, et suite à deux itérations en France – à la Ferme du Buisson (Noisiel, Seine-et-Marne) et à la Villa du Parc (Annemasse, Haute-Savoie) – Fræme présente une nouvelle version de l’exposition à la Friche la Belle de Mai, enrichie d’une sélection de pièces empruntées au CNAP et des œuvres des artistes Ernest Breleur et Françoise Sémiramoth. Elle sera enfin présentée à l’automne 2024 à la Passerelle, centre d’art contemporain d’intérêt national à Brest.

L’exposition a été rendue possible grâce au généreux soutien des services culturels de l’Ambassade de France aux États-Unis et du Hunter College. Elle a également été soutenue par les Directions des affaires culturelles de Martinique et de Guadeloupe et la Fondation FACE. En France, l’exposition est coproduite par le Hunter College, la Villa du Parc et la Ferme du Buisson, centres d’art contemporain d’intérêt national. Elle est soutenue par le Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels pour les outre-mer, par Etant donnés, programme de la Villa Albertine, ainsi que par l’armateur français MARFRET. Merci à Minérales do Brasil pour le prêt d’une géode d’améthyste pour l’œuvre de Tabita Rezaire.

Dust specks on the sea – contemporary sculpture from the French Caribbean and Haiti was conceived by Arden Sherman (assisted by Katie Hood Morgan and Marie Vickles) for the Hunter East Harlem Gallery of the Hunter College – New York City in 2018. After travelling in the USA, and following two iterations in France – at la Ferme du Buisson (Noisiel, Seine-et-Marne), and Villa du Parc (Annemasse, Haute-Savoie) – Fræme presents a new version of the exhibition at la Friche la Belle de Mai, enhanced by a selection of pieces borrowed from the CNAP and works by artists Ernest Breleur and Françoise Sémiramoth. Finally, in autumn 2024, the exhibition will be presented at La Passerelle, contemporary art center of national interest in Brest.

The exhibition was made possible thanks to the generous support of the Cultural Services of the French Embassy in the United States and Hunter College. It was also supported by the Cultural Affairs Departments of Martinique and Guadeloupe and the FACE Foundation. In France, the exhibition is co-produced by Hunter College, the Villa du Parc and the Ferme du Buisson, contemporary art centers of national interest. It is supported by the Fonds d’aide aux échanges artistiques et culturels pour les outre-mer, by Etant donnés, a Villa Albertine program, and by the French shipowner MARFRET. Thanks to Minérales do Brasil for the loan of an amethyst geode for Tabita Rezaire’s work.

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