Communautés Invisibles
Berdaguer & Péjus
4ème étage et Panorama
La Friche la Belle de Mai, Marseille
Vernissage jeudi 28 juin 2018
Exposition du 29 juin au 21 octobre 2018
Commissariat : Sandra Adam-Couralet
Production : Art+
→ Infos pratiques
→ Dossier de presse
Première exposition d’envergure à Marseille pour Christophe Berdaguer et Marie Péjus, qui se saisissent ici des potentialités offertes par l’architecture de la Friche la Belle de Mai pour mettre en jeu de nouvelles productions.
Un paysage gris et mou m’accueille et se dérobe sous mes pieds… le sol en sable, balayé par mes pas, dessine et redessine indéfiniment la topographie du lieu…l’exposition s’imprime au passage de chaque visiteur, … tout autour des abeilles de verre produisent des sons stridents … scénographier des connexions synaptiques … Le sentiment d’être entré dans un paysage intérieur…, vivre dans une exposition comme dans une psychoarchitecture… Je me lève et je déambule à présent sous un réseau métallique… L’agencement est émotif, il est le fruit des humeurs de ses concepteurs puis de ses habitants. … une architecture de relations … des contagions et des coexistences … Les objets exposés sont eux-mêmes des «enregistreurs», ils sont «chargés» de sens, de mémoires.
Depuis 2014, un protocole d’échanges entre Sandra Adam-Couralet, commissaire de l’exposition, et les artistes Berdaguer & Péjus s’est mis en place. Les images et les textes, fruits de ces conversations, seraient toujours partagés si ils ont été le résultat d’une mise en conscience légèrement modifiée ou agissant sur les états émotionnels. L’exposition serait alors la mise en scène de ces « percepts et visions » et, par cette genèse subjective, plongeant volontiers dans les chemins du rêve et de l’inconscient, tenterait ici une version intimiste, non intimidée par les besoins d’une rétrospective ou d’un millésime. L’ensemble de l’exposition découle de cette conception « techno-animiste ».
« Christophe Berdaguer et Marie Péjus se sont souvent attaché·es à tester les utopies architecturales, à les déprimer pourrait-on dire, contre toute forme d’autoritarisme. Selon un principe contaminant, l’architecture de l’exposition se voit à son tour exposée aux virus et devient elle-même un objet faillible, dégradable et malade. Les murs évoluent de l’intérieur. Tels des organismes vivants, ils sont habités de bactéries, d’histoires et de récits. Au cœur des réactions métabolistes, s’érigent des formes, tentant parfois de cartographier, d’établir des plans, parfois de contenir ou de prendre soin. Or on ne peut anesthésier un objet ou lui imposer une fonction fixe. Tout résonne de plasticité. Une exposition abîmée donc, stressée de traumas passés et à venir mais signes de possibles, parfois même de beauté, et surtout de vivacité. Plus encore, les opérations conceptuelles se laissent cette fois-ci déborder volontairement par l’élan du paysage qu’il ne s’agit plus de maîtriser mais de laisser advenir, dans l’acception d’un déploiement souvent incontrôlable : il s’agissait désormais de sortir du déterminé pour laisser l’espace choisir lui-même ce qui lui convient, à un moment donné. » Sandra Adam-Couralet
Berdaguer & Péjus
4th floor & Panorama
La Friche la Belle de Mai, Marseille
Opening on Thursday 28 June 2018
Exhibition from June 29 to October 21, 2018
Curated by Sandra Adam-Couralet
Production : Art+
→ Practical information
→ Press release
Communautés invisibles (invisible communities) is the first major show dedicated to the work of Christophe Berdaguer and Marie Péjus in Marseille. Taking place at the Friche la Belle de Mai, the show offers new productions that grasp the many potentials of the site.
A grey and soft landscape welcomes me and crumbles beneath my feet…the sanded soil, swept by my footsteps, endlessly designs and redesigns the venue’s topography…the exhibition unfolds with each visit, … all around glass bees are making screeching noises…staging of synaptic connexions…The feeling that I entered an inner landscape…living in an exhibition as in a psychoarchitecture…I stand up and now roam under a metal network…The layout is emotional, first the result of its creators’ moods, then of its inhabitants’… an architecture of relations … contagions and coexistence. The whole exhibition derives from this «techno-animist» approach.The exhibited objects are themselves «recorders», «charged» with meaning and memories.
Since 2014, a protocole of exchanges was established between Sandra Adam-Couralet, curator, and the artists Berdaguer & Péjus. The images and texts extracted from those conversations would be shared only if they would be the result of a slightly modified awareness process or act on our emotional states. The exhibition would then be the stage for those «perceptions and visions» and—by gladly heading off the paths of dreams and the unconscious—it would try a more intimate version rather than be intimidated by the means of the retrospective or the vintage.
“Christophe Berdaguer and Marie Péjus have often explored architectural utopias, or rather they have deprived them of all form of authoritarianism. Through a contaminating principle, the exhibition’s layout is in turn exposed to the viruses and becomes itself a fallible, degradable, and sick object. The walls evolves from within. Like living organisms, they are made of bacterias, histories, and narratives. At the heart of those metabolist reactions, new forms appear and try to map or lay out plans, and sometimes to contain or care. But one cannot numb an object or bind it to a fixed function. What is visual flows everywhere. It is thus a broken exhibition which suffers past and coming traumas, but it also shows signs of potentials, even of beauty, and more importantly, signs of vivacity. Even more so, the conceptual operations are this time being voluntarily overrun by the landscape’s impulse which—instead of being monitored—is let free of becoming something often uncontrollable. It is time to get out of what is determined and let the space itself choose what suits it better, at any given time.” Sandra Adam-Couralet
Communauté invisible, 2012-2018 – Photographie : Blaise Adilon
Berdaguer & Péjus
Christophe Berdaguer (né en 1968) et Marie Péjus (née en 1969) vivent et travaillent à Marseille. Ils·elles réalisent en duo depuis les années 90 une œuvre plastique qui explore les rapports psychologiques et physiques entre l’être humain, l’architecture et l’environnement. Utilisant des médiums variés (vidéo, installation, sculpture), ils proposent une relecture du monde dans sa relation à l’homme au filtre de savoirs scientifiques comme la psychiatrie, la chimie ou la sociologie. Une œuvre qui, tout en revendiquant ouvertement ses références aux avant-gardes utopistes et aux expériences d’architecture radicale des années 1970, se joue des classements et des catégories. Luminothérapie, Arbre à désirs, Traumathèque, Chants épileptiques, Double aveugle, Faux self, Neurodomotique, Ville hormonale, Psychoarchitecture, Paysages chimiques, Vegetal Transfer, Morphine Landscape, Jardin psychologique, Eye Shut Sensitivity, Habitat olfactif, Sculpture anesthésiante, Paroles martiennes, Rosabelle believe… Autant de titres explicites qui témoignent du jeu associatif permanent auquel se livrent Berdaguer et Péjus. Si leur travail a été présenté dans de nombreuses expositions personnelles et collectives, en France et à l’étranger, 2018 sera l’année de leur première exposition d’envergure à Marseille.
—
Sandra Adam-Couralet
Actuellement curatrice au Palais de Tokyo (expositions Wilfrid Almendra, Daiga Grantina, le « Toguna » ou « Encore un jour banane pour le poisson-rêve » pour la prochaine Saison Enfance qui ouvre en juin 2018), elle a d’abord travaillé comme commissaire d’exposition indépendante (commissaire associée des « Maîtres du désordre » au Musée du Quai Branly (2012) et de l’exposition « Formes simples » (2014, centre Pompidou-Metz) avec Jean de Loisy ; commissaire, avec Alain Berland, de l’exposition « Judith Scott. Objets secrets » au Collège des Bernardins (2011) et co-commissaire de l’exposition «Simples Gestes» qui inaugure un nouveau projet curatorial de la Fondation d’entreprise Hermès au musée du cristal Saint-Louis (septembre 2014-mars 2015). En 2016, elle est commissaire associée de la Nuit Blanche, confiée à Jean de Loisy et au Palais de Tokyo. Entre 2013 et 2017, Sandra Adam-Couralet est co-coproductrice de l’émission hebdomadaire « Les Regardeurs » sur France Culture. Depuis 2016, elle intervient dans l’émission La Dispute par Arnaud Laporte.
Berdaguer & Péjus
Christophe Berdaguer (born in 1968) and Marie Péjus (born in 1969) live and work in Marseille. Since the 1990’s, their duo has been creating a visual work that explores the psychological and physical relations between the human being, architecture, and the environment. By the use of different medium (video, installation, sculpture), they re-examine the world and its relation to man through the prism of scientific knowledge such as psychiatry, chemistry, or sociology. In their work the artists play with classifications and categories, but they also openly claim their relationship with art history and more particularly with the Utopians and the radical architectural experiments of the 1970’s. Luminothérapie (phototherapy), Arbre à désirs (tree of desires), Traumathèque (trauma library), Chants épileptiques (epileptic songs), Double aveugle (double blind), Faux self (false self), Neurodomotique (neuro home automation), Ville hormonale (hormonal city), Psychoarchitecture, Paysages chimiques (chemical landscapes), Vegetal Transfer, Morphine Landscape, Jardin psychologique (psychological garden), Eye Shut Sensitivity, Habitat olfactif (olfactory housing), Sculpture anesthésiante (anesthetic sculpture), Paroles martiennes (Martian words), Rosabelle believe… those explicit titles reflect the constant association game in which Berdaguer and Péjus summon us to. If their work has already been shown in several group or solo shows in France and abroad 2018 will be the year of their first ever solo show in Marseille.
—
Sandra Adam-Couralet
Currently curator at the Palais de Tokyo (Wilfrid Almendra, Daiga Grantina, Le Toguna and «Enfances» exhibitions, which opens in June 2018), she first worked as an independent curator: «Masters of Disorder» at the Museum the Quai Branly (2012) at the Centre Pompidou-Metz, «Simple Shapes» (2014) with Jean de Loisy, «Judith Scott, Secret objects» at the Collège des Bernardins ( 2011) with Alain Berland, and co-curator of the «Simple Gestures» exhibition, which inaugurates a new curatorial project of the Hermès Corporate Foundation at the Crystal Museum Saint-Louis (September 2014-March 2015). In 2016, she curated a part of the Nuit Blanche, invited by Jean de Loisy and the Palais de Tokyo. Between 2013 and 2017, Sandra Adam-Couralet is coproducer of the weekly show «Les Regardeurs» on France Culture. Since 2016, she is involved in the radio program «La Dispute» by Arnaud Laporte.
Revue de presse :
→ BeauxArts Magazine, par Emmanuelle Lequeux
→ Zerodeux, entretien avec Anne-Lou Vicente
→ La Provence, édition spéciale
→ En revenant de l’expo, par Jean-Luc Cougy
—
Partenaires de l’exposition