Wilfrid Almendra
Xynthia, 2017
20 x 20 x 10 cm
Fonte d’aluminium, cuivre, acier, câble électrique
De son séjour dans ce territoire subsaharien, l’artiste a observé des gestes et prélevé des matières. Porté par l’incertitude du déplacemen, par la fréquentation d’autres usages, de coutumes et de paysages, l’artiste fait apparaitre dans son travail une pratique courante au Cameroun consistant en la transformation pour d’autres usages d’objets manufacturés. Il reste également fidèle aux principes actifs dans son travail : l’idée de flux et d’émission, d’économie alternative et de précarité, de labeur et de localité, de tension et de fragilité. Wilfrid Almendra, dont l’économie de moyen construit elle-même un circuit alternatif, entremêle ici volontiers recyclage et artisanat d’art pour aboutir à une nature morte à mi-chemin du bijou et de la sculpture. Sa création est issue d’une rencontre entre un artisan fondeur d’exception et les débris d’aluminium provenant des vérandas détruites par le passage en France de la tempête Xynthia en 2010. S’abattant sur des quartiers pavillonnaires, Xynthia balaya les rêves de retraite de familles ouvrières et leurs jolies maisons secondaires. La fragilité de la récupération et du recyclage nous dit quelque chose de l’attention pour les gestes de l’ouvrier et les pratiques marginales, laissant présager dans l’oeuvre de l’artiste toute une vie à accompagner les hommes dans leurs désirs et leur quotidien.